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Les allergies en vélo


Publiée le par georges Roger

Les allergies en vélo : peines et remèdes

Les allergies en vélo

Longtemps, je me suis mouché de bonne heure. Et ce dès le mois de février, me laissant croire que j’avais des rhinites infectieuses à répétition. Il n’y a que récemment qu’une allergie au pollen de cyprès m’a été diagnostiquée, et la pratique du vélo qui consiste, comme vous le savez, à traverser le nez au vent des masses d’air les plus étendues à la plus grande vitesse possible est un facteur aggravant, puisque les muqueuses entrent ainsi en contact avec une quantité de grains de pollen bien supérieure à celle que l’on peut rencontrer en restant assis à longueur de journée dans l’habitacle d’une voiture ou pire, devant un écran au bureau Bien sûr, il existe toutes sortes d’allergies : poils d’animaux, acariens, poussière, fruits à coques, belles-mères, mais seules les allergies dues à des facteurs « outdoor » concernent les cyclistes dans l’exercice de leur sport favori. En ce qui me concerne, mes ennemis sont les pollens d’arbres. Je peux ainsi, tout au long de la saison et de la zone géographique ou je me trouve, deviner quelle espèce d’arbre est en fleur. En région méditerranéenne par exemple, où je passe le plus clair de mon temps, la saison de la larme à l’œil va de février à mars, grâce aux cyprès ; en avril, saules, bouleaux peupliers prennent le relais, je le sais car un asthme allergique fait siffler mes bronches ; en mai, les oliviers en fleur m’offrent une toux sèche. L’été est (comme l’hiver) une période de répit, mais le pollen du cade, à l’automne, me rappelle au bon souvenir de la  ̶b̶o̶r̶v̶e̶ ̶a̶u̶ ̶d̶e̶z̶ morve au nez. Chez d’autres cyclistes, ce sont les graminées qui déclenchent le fameux « rhume des foins », entre mai en juin ; en ce qui me concerne, je suis épargné par les folles avoines, pâturin, fétuque et autres chiendents. Il faut savoir aussi que les années se suivent et ne se ressemblent pas. Imaginez quelle fut ma joie en 2017 lorsque les fleurs de cyprès tombèrent d’un coup, sans même s’ouvrir ! Ce fut un début de saison d’extase, de sprints et de KOM, car bien entendu, la gêne occasionnée perturbe la respiration et nuit gravement à la performance, quand ce n’est à la prestance : vous pourrez bien arborer le casque le plus rutilant ou le jersey le plus chic de votre collection, la photo sera toujours gâchée par un filet brillant, voire gluant, issu de vos yeux, votre nez ou votre bouche, qui sera allé s’étaler sur une zone de votre visage ou de votre textile, bien visible, au premier plan. Chez d’autres cyclistes, ce sont les graminées qui déclenchent le fameux « rhume des foins », entre mai en juin ; en ce qui me concerne, je suis épargné par les folles avoines, pâturin, fétuque et autres chiendents. Il faut savoir aussi que les années se suivent et ne se ressemblent pas. Imaginez quelle fut ma joie en 2017 lorsque les fleurs de cyprès tombèrent d’un coup, sans même s’ouvrir ! Ce fut un début de saison d’extase, de sprints et de KOM, car bien entendu, la gêne occasionnée perturbe la respiration et nuit gravement à la performance, quand ce n’est à la prestance : vous pourrez bien arborer le casque le plus rutilant ou le jersey le plus chic de votre collection, la photo sera toujours gâchée par un filet brillant, voire gluant, issu de vos yeux, votre nez ou votre bouche, qui sera allé s’étaler sur une zone de votre visage ou de votre textile, bien visible, au premier plan.

Mais quel est-il, cet arsenal ? En fait, on peut le partager en trois catégories : des médicaments antihistaminiques, des anti-inflammatoires et des produits de nettoyage.

La molécule antihistaminique que j’utilise s’appelle la Cétirizine. Ce minuscule comprimé, vendu sous différentes appellations commerciales, a le mauvais effet d’endormir légèrement, aussi faut-il le prendre de préférence avant d’aller se coucher. En période de pollinisation intense, il faut le prendre quotidiennement et en début de saison, il faut parfois deux jours pour que le médicament soit efficace. En période moins polluée, on peut espacer les prises, voire l’utiliser très ponctuellement.

Les anti-inflammatoires sont utilisés de temps en temps : le Salbutamol dilate les bronches et soulage les crises d’asthme, il faut quelquefois l’associer à un corticoïde lorsque les crises sont très aigües. Certains collyres spéciaux calmes les irritations des muqueuses oculaires tout en nettoyant les zones irritées.

Enfin, les solutions les plus simples sont parfois les meilleures : un nettoyage du nez et des sinus avec du sérum physiologique, une bonne douche, un shampoing et une mise à l’écart stricte avant lavage des vêtements souillés permettent de se débarrasser des pollens au plus vite et de ne pas polluer l’intérieur de la maison en transportant partout les maudits grains avec soi.

Aujourd’hui, les allergies respiratoires concernent de plus en plus de monde, on évoque souvent 20 à 30% de la population. Il existe désormais des bulletins allergo polliniques avec des cartes colorées, comme pour la météo ; en Provence, on parle de « pollution verte » au sujet des cyprès ! Mon allergologue a beau me dire qu’avec l’âge, les réactions s’estompent, je constate que, d’année en année, je suis de plus en plus sensible, et les phases allergiques durent de plus en plus longtemps, comme si de nouveaux pollens me faisaient réagir. Il est difficile d’obtenir un discours scientifique unanime sur les mécanismes et l’augmentation du phénomène, mais le fait est là. En ce qui me concerne, j’ai appris à gérer la gêne occasionnée, du moins depuis que l’allergie a été diagnostiquée et que j’ai à peu près identifié les espèces et les périodes concernées. J’en suis réduit à toujours rouler avec deux produits de secours : un minuscule comprimé de Cetirizine (mais tous les cyclistes devraient en avoir un sur eux, comme la pompe ou la chambre à air de secours, car une allergie aérienne, alimentaire ou une piqure d’insecte, c’est si vite arrivé !) et mon tube de ventoline, au cas où. J’ai aussi pris le réflexe, en période de pollinisation intense, de laisser mes vêtements sur le pas de la porte et de filer sous la douche dès le retour à la maison. Ainsi, je garde le plaisir de sortir faire du vélo toute l’année, même lorsque la carte de vigilance est rouge. Tant pis, je continuerai à me moucher de bonne heure.

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